Depuis le 11mai, il parcourt la Bretagne à pied afin de promouvoir le don du sang. Dimanche matin, à Hennebont, le périple du Finistérien Goulven Elégoët a pris une mauvaise tournure. Récit.
Attaqué par-derrière, plaqué au sol et détroussé de quelques affaires, dont ce fameux cahier vert sur lequel il retraçait précieusement, et quotidiennement, son aventure et chacune de ses rencontres. Après deux semaines chargées durant lesquelles il assure n'avoir rencontré que des gens «sympas et très accueillants», Goulven Elégoët est retombé sur terre dimanche matin. Au propre comme au figuré.
«Ils cherchaient de l'argent»
Ce sexagénaire adepte de marche nordique a fait le choix de parcourir 2.130km en cinquante jours sur le littoral breton et les chemins de douaniers en faveur de l'établissement français du sang. Dimanche, après son étape lorientaise, il a fait une bien mauvaise rencontre. Vers 8h du matin, dans un centre-ville d'Hennebont désert, une présence dans son dos l'a inquiété. «J'ai vu surgir deux jeunes âgés d'une vingtaine d'années. Ivres. Je n'ai pas eu le temps de me retourner, ils m'ont poussé et plaqué au sol. Ils cherchaient certainement de l'argent. Ils ont fouillé dans mon sac mais se sont enfuis lorsqu'une voiture est arrivée». Plus de peur que de mal. Le Finistérien n'a pas été blessé. Il en faudrait plus pour déstabiliser ce sportif aguerri qui s'est entraîné sur près de 10.000km en un an pour relever son défi. Le Portsallais déplorait cependant la perte d'un grand cahier vert. Ce qui lui vaut ce petit coup de sang. «Ils ont volé mes cartes de randonnée pédestre, ce n'est pas trop grave. En revanche, mon carnet, ça, c'est embêtant. Je marquais tout sur mon journal de bord, je grattais jusqu'à deux pages par jour. J'ai déjà vu tellement de choses depuis mon départ de Portsall, le 8mai, rencontré tellement de personnes. Tout me rappeler? C'est impossible».
Pas le temps de déposer plainte
Le marcheur est d'autant plus dépité qu'il comptait réaliser un ouvrage sitôt son tour de Bretagne achevé. Il n'a cependant pas déposé plainte. «Je n'ai pas le temps, je marche entre douze et quatorze heures par jour. Mais si quelqu'un trouve mon cahier, ce serait sympa
de m'appeler (*)». Cette péripétie ne l'a cependant pas dissuadé de poursuivre son chemin. Avec ses 15kg de matériel sur le dos, ses bâtons de marche, son téléphone portable solaire sur son chapeau, Goulven a mis, hier, le cap sur Erdeven. Où il a dormi sous une tente ou à la belle étoile. Gardant toujours en tête ce qui le pousse chaque jour à poursuivre son périple. «Il faut 550 dons de sang et 150 dons de plasma chaque jour en Bretagne. Il n'y a pas d'âge pour commencer à donner son sang, moi j'ai commencé à 55 ans ! Mais il y a une limite, 70 ans». Son arrivée est prévue autour du 22 juin.